Le phénomène de récupération par lequel une personnalité politique s’empare d’un évènement ou d’un débat pour façonner son image semble être de plus en plus d’actualité dans le quotidien de la vie politique française.
■ Le surf sur l’actualité de ceux qui trouvent un intérêt tout à fait personnel d’influence de l’opinion publique est tout d’abord amplifié par le phénomène de « coup médiatique » qui atteint son paroxysme avec l'apparition d'une information toujours plus instantanée qui laisse de moins en moins de place à l’analyse.
■ L’effet de cette instantanéité des médias est même encore plus néfaste, en plus de son apparente platitude généralisée face aux informations traitées ou toutes ont la même importance et ne sont communiqués qu’en fonction de leur potentiel émotionnel et de leur caractère récent les informations dans les médias, illustrent souvent les faits avec divers déclarations d’opinions de diverses personnes du paysage médiatique & politique français, et c’est bien là tout le problème, en effet, si les informations sont instantanés et qu’on ne laisse que très peu de place à l’analyse, alors les opinions sont exprimées au même titre que les faits, sans même que l’individu qui s’exprime n’ai été réellement présenté, la plupart du temps cela se résume à donner l’intitulé formel de son emploi actuel.
■ Le problème réside du traitement actuel de l’information : comment pouvons-nous disposer des éléments nécessaires afin de forger notre propre avis alors que la plupart du temps les circonstances des évènements ne sont que très peu évoquées. Comment peut-on entendre sans cesse des critiques concernant les réseaux sociaux qui constituerait un moyen de diffuser de fausses informations par excellence si les seules entités censées être responsables de leurs antennes, censées disposer d’une ligne éditoriale, de principes fondamentaux ? Comment parvenir à faire la part des choses quand lorsqu’un soutien à un candidat à la présidentielle tient un discours élogieux au regard de certaines propositions de lois, ses dires seront simplement rapportés avant que l’on enchaine sur les derniers sondages de popularité des candidats puis le grand week-end de chassé-croisé…
■ C’est donc là qu’est tout le paradoxe, dans une société ou l’information circule de plus en plus rapidement, ou les réseaux pour en obtenir n’ont jamais été aussi performants qu’elle devient de moins en moins utilisée. Comme si les médias n’étaient plus réduits qu’à des tribunes donnant la parole à tel ou tel député simplement pour que les déclarations faites sur leur antenne soient reprises par leurs concurrents.
► Mercredi prochain, nous dresserons le bilan de la démocratie représentative et du suffrage universel en France.
Jordan Vesian