>> Cet article constitue la seconde partie d'une infographie proposée par #DataGueule. Si vous n'avez pas lu la première partie, Cliquez ici.
Des citoyens qui élisent des représentants qui décident des grandes orientations du pays d'après leur programme annoncé : bienvenue en démocratie représentative. La théorie semble simple mais, dans le concret, qui représente quoi ?
L'ABSTENTION, SYMPTôme du mal
En attendant, notre démocratie représentative semble grippée et l'abstention grimpe. Au premier tour des élections municipales, elle est passée de 21% en 1977 à 37% en 2014. Au élections régionales, elle a grimpé de plus de 22% en 1986 à 50% en 2015.
Alors, que faire ?
Dans certains pays, le vote est obligatoire. Chez les belges : Tout abstentionniste risque une amende de 30 à 60 euros et jusqu'à 150 euros en cas de récidive. Résultat, le taux de participation au scrutin avoisine les 90%.
Mais pour que ce soit vraiment fair-play, il faudrait prendre en compte les votes blancs. Comme dans certains pays d'Amérique du Sud.
Chez les péruviens & chez les colombiens
Chez les Péruviens, quand les bulletins non-valides représentent plus de 66% des votes, l'élection est annulée. Chez les Colombiens, une majorité de bulletins blancs remettent les compteurs à zéro.
On peut aussi penser le systeme autrement
Chez les Suisses, les citoyens disposent de plusieurs outlis pour rendre leur démocratie plus directe. Avec 100 000 signatures réunies en 18 mois maximum, n'importe quel électeur peut soumettre une "initiative populaire" - une nouvelle loi - au vote de ses concitoyens.
CHEZ LES ISLANDAIS
En 2010, le tirage au sort a fait son grand retour en politique. Pour réformer la constitution de l'Islande, le gouvernement a organisé un forum démocratique. 1000 citoyens, de 18 à 91 ans, furent choisis de façon aléatoire. Résultat : 700 pages de rapport rassemblant 12 000 propositions. Fou ? Pourtant le hasard en démocratie ne date pas d'hier.
De l'antiquité à la démocratie 2.0
Le tirage au sort était l'un des pilliers de la démocratie athénienne. C'est ainsi qu'étaient désignés les 500 membres de la Boulê. Leur rôle était de recueillir les projets de loi émanant directement des citoyens d'Athènes. Mais tout cela reste loin de notre hexagone.
En attendant, le collectif Regards Citoyens a lancé en 2009 le projet nosdeputes.fr. Il permet de passer au crible l'activité de chaque élu de l'Assemblée nationale et de commenter les projets de loi. Mais si les électeurs scrutent les politiques, les élus eux, lisent-ils seulement ce que proposent les citoyens ?
Le temps est sans doute venu de s'interroger sur les limites de notre démocratie représentative, régie par les règles de la Vème république, née il y a presque 60 ans. Et l'on pourrait en profiter, au passage, pour remettre la politique à sa place : au centre de nos cités.
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